Danse avec les bonobos

L’érotisme a-t-il de tout temps séparé l’homme de la bête ? Cette question, Léopold De Wilde ne l’avait pas inscrite à son programme d’études dans les forêts du Congo belge.

Ce scientifique touche-à-tout dépensait la fortune familiale en explorations, auxquelles il s’adonnait d’autant plus librement qu’il vivait sans femme ni enfant, s’étant piqué de ne vivre que pour la science, rêvant d’avoir son nom en lettres d’or dans les encyclopédies.

En coursant un insecte, il mit à jour l’entrée d’une grotte et y pénétra. Quelle ne fut pas sa joie de la découvrir tapissée de peintures rupestres ! Prodigieuses, sensationnelles, d’une originalité sans pareille car à la place des traditionnels ours, chevaux, rhinocéros et compagnie, les peintures représentaient des hommes préhistoriques dans des postures érotiques ! Carrément de la pornographie ! Ça alors. On les imaginait piètres amants, violeurs baiseurs hâtifs vas-y que je te relève la peau de bête… quelle méprise à la vue de ce kamasutra des cavernes ! Léopold se sentit projeté en plein « sexolithique ». Autre merveille, cette grotte de Lascul aurait 4 millions d’années, car les individus représentés étaient des australopithèques aux yeux de Léopold. En feu, Léopold repartit à son campement prendre le matériel nécessaire à un plus vaste examen.

Or en chemin, il tomba sur un groupe de singes qu’il trouva très ressemblants avec les dessins… Merde. Des bonobos. Cette espèce, plus redressée que les chimpanzés, est en effet physiquement proche des australopithèques. Refroidi, De Wilde, qui courrait après la primeur scientifique en tout, se persuada vite qu’il avait en fait découvert des singes sachant dessiner. Encore plus fort que des hommes préhistos partouzards !

En observant les bonobos s’enfourner pour un oui pour un non, il n’eut plus de doute que c’était eux sur les peintures… avant d’hélas distinguer dans leurs rangs une fillette, à la locomotion quadrupède malhabile, humaine… Et re-merde. C’était évidemment cette enfant abandonnée, recueillie par les bonobos comme cela arrive parfois avec des loups, qui avait dessiné dans la grotte. Toutes les petites filles dessinent, cette découverte n’avait aucune valeur scientifique.

Il allait partir, et soudain percuta : une fillette au milieu de singes lubriques… Il fallait la sauver ! Elle avait besoin de lui ! Et c’est cela qui est beau, c’est qu’au lieu de voir l’intérêt scientifique de la découverte d’une enfant élevée par des bonobos, il ne pensa qu’à sauver la pauvre orpheline. A la suite de quel coup du sort s’était-elle retrouvée adoptée par une meute de bonobos ? Il devait la ramener en Europe. Qui en voudrait ? Une enfant si mal éduquée ? Tant pis, il l’adopterait lui.

Il fallait agir vite car il y avait un risque qu’elle se fasse piner par les singes et braconner par les hommes. Elle était clairement la favorite de la cheffe – car les bonobos forment une société matriarcale – il n’allait pas être simple de l’exfiltrer. La cheffe avait dû voir dans l’allaitement de cet enfant l’opportunité de prolonger sa lactation et ainsi d’éviter les grossesses. C’est une réflexion que Léopold nota dans son journal.

Il essaya de s’emparer en catimini de la gosse, mais se fit choper. En se touchant le visage, il expliquait en petit nègre que cette fillette était humaine, comme lui ; qu’elle devait repartir avec lui. La femelle de tête lui montra son cul. Comme tout est sexe chez les bonobos, il crut comprendre qu’un bon coup de queue voudrait ici tous les papiers d’adoption plénière. Bon. Qui le saurait ?

Il lécha la vulve proéminente qu’elle présenta en s’asseyant sur son visage. Pendant ce temps, les mâles vinrent l’enculer de quelques coups brefs chacun. Ensuite, il dut doigter des femelles pendant que la cheffe le suçait en mangeant les fourmis qu’elle se plaisait à faire monter sur son sexe. Dès que tous parurent sexuellement repus, il essaya à nouveau de prendre l’enfant. Mais on lui manifesta le même refus !

Furieux d’avoir baisé avec des singes pour rien, il alla à sa tente chercher un fusil. Il fit exploser la tête de Bamaka, dont la grosse bouche lui avait lapé le fion. Et BEUM ! dans les plats nichons de Chikimata. Le village des bonobos n’était plus que cris et sang. Il alluma tous les mâles et acheva les agonisants à coups de crosse. Quant à la cheffe, Sangola, il lui fit désenfler la vulve d’une pluie de plomb.

Débarrassé de toute opposition, il emmena l’enfant-bonobo à sa Jeep, voulut l’habiller mais elle déchira les vêtements. Cette enfant, trop baignée dans le libertinage de ses singes adoptifs, ne cherchait qu’à baiser avec Léopold. Il avait toutes les peines du monde à la tenir sur le siège à côté de lui dans le tout-terrain.

Si bien qu’après 500 mètres, il jugea plus raisonnable de la confier à des missionnaires catholiques, et retourna chasser les papillons.

Cette fillette que le professeur De Wilde avait trouvée, c’était moi.

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