La branlette astrale

J’ai toujours eu de l’indulgence pour les voyeurs. A qui font-ils du mal, au fond ? Or Rachid, un de mes patients les plus atteints par ce vice, a mis mon indulgence à l’épreuve. Jugez plutôt.

Rachid est un ancien djihadiste. Il a eu si peur de l’attentat suicide qu’il s’apprêtait à commettre, qu’il est sorti de son corps. La tension était telle que son corps astral a jailli. Sur le coup, il n’a pas compris ce qui se passait. C’était la première fois. Etait-il mort ou pas ? Il observait de haut son corps grelottant, nullement en charpie ; la bombe encore sous le bras.

Son corps, il le réintégra quelques secondes après et n’eut définitivement pas le cran de se faire sauter. La vie lui paraissait plus belle depuis qu’elle venait de lui révéler cette folle possibilité : on peut s’évader de soi !

Avec du travail, il ne tarda pas à maîtriser la SHC, comprenez la Sortie Hors du Corps. Cela égayait drôlement son quotidien de vigile dans un supermarché. Il avait en effet mis à profit son don pour aller en homme invisible reluquer les femmes à poil dans les cabines d’essayage !

Un jour, son destin croisa une rousse, qui picorait çà et là au rayon lingerie, string, bodys, etc. Comme à son habitude, il la suivit jusqu’à ce qu’elle entrât dans une cabine. Puis il fonça à la vigie se mettre en SHC. Caché en hauteur dans cette pièce aux miroirs sans tain, il sortit fissa son sexe de son pantalon. L’expérience avait appris à Rachid à prendre cette précaution. Une érection comprimée et une éjaculation sous lui lui était très désagréable, au moment de la réintégration dans son corps physique. La tête dans les nuages, mais la bite sur terre ! Il revenait toujours automatiquement dans son corps après avoir joui, quand son érection commençait à peine à décroître, que sa tige dégoulinait de sperme comme une bougie en fin de banquet, et qu’il n’avait plus qu’à s’essuyer après avoir repris ses esprits. C’est comme ça qu’il aimait que ça se passe.

Isolé dans cette salle de contrôle, Rachid se mit donc en condition. Il pensa à la rousse qu’il venait de voir et qui l’excitait. Ça l’aidait à entrer en état vibratoire. Simultanément, il pensa à son propre sexe se dressant, cela l’aidait à prendre son « envol » ; presque comme si le corps astral sortait par le pénis. Puis, pour ordonner la mise à feu, il dit comme à chaque fois la même phrase, péremptoire : « Je sors baiser cette salope ! » Et le voilà hors de lui-même, flottant.  

Son corps astral franchit tout le magasin. Il passa au travers du rideau de la cabine d’essayage. La rousse était déjà torse-nu. Elle avait le ventre plat et deux magnifiques seins aux bouts roses. Elle les soupesait, elle les massait pour les préparer à essayer au moins dix modèles de soutifs différents. En astral, Rachid voyait à 360°. Il bavait autant de la chute de reins que des gros nibards. Elle se cambrait pour fermer l’attache du soutif.

Dans la salle de contrôle, le corps physique de Rachid était assis sur le siège, en sommeil, un peu la tête d’un possédé vaudou, avec surtout le gourdin tendu et déjà une goutte de sperme bouchant le trou du gland. Il faut dire que le corps astral de Rachid au même moment pétrissait goulûment les seins de la rousse. Elle ne le sentait pas. Il accompagnait ses mains avec ses mains immatérielles, sondait le mamelon avec elle dans le bonnet. Puis elle déboutonna son jean pour essayer un tanga.

On frappa à la vigie. Le corps de Rachid n’entendait rien. La porte s’ouvrit… c’était le chef de Rachid. Il lui demanda d’avoir la politesse de se retourner. Pas de réponse ; Rachid était en quelques sortes sorti de son véhicule, lequel tournait au ralenti, c’est-à-dire ronflant et bandant en attendant son retour, qui surviendra seulement quand il aura joui, sans que Rachid ait consciemment à opérer le trajet retour.

Son chef s’approcha, il vit le gourdin. Il continuait à parler à Rachid sans recevoir de réponse. La narine de Rachid frissonnait car le Rachid astral humait avec fureur la chevelure rousse. Il immisça une main fantôme dans le sillon fessier. Etait-ce un viol ? Rachid avait un terme qu’il jugeait plus approprié. Il disait qu’il « ambiançait » les femmes. Euphémisme ? C’est vrai qu’à part des fourmis, elles ne sentaient rien. Pas plus que lui ne percevait que son chef s’était emparé de son pénis physique. Il étalait la goutte claire au bout du gland sur tout le gland. Il titillait et crut voir un blanc-seing dans la marque de plaisir qu’exprimaient les paupières retroussées de Rachid. Il lui embrassa le sexe à pleine la bouche.

La version dématérialisée de Rachid avait le nez astral partout dans la rousse. Odeur d’aisselles, de cramouille, d’anus, il léchait dans tous les plis. A chaque fois que la rousse se baissait pour prendre un nouveau truc sexy à essayer, les lèvres de sa moule rose accueillaient chaudement sans le savoir le sexe transparent de Rachid. Comme elle s’évertuait des doigts à faire sauter l’antivol d’une nuisette, elle se tortillait et il put la « prendre » d’autant mieux. Jamais une de ses séances de voyeurisme actif en SHC n’avait été si bonne ! Il avait vraiment l’impression de la troncher !

Est-ce parce qu’au même instant, dans le monde physique, son chef s’était empalé sur son pénis ? Peut-être bien. C’était trop bon. Rachid astral jouit. Du sperme ectoplasmique souilla la culotte neuve de la rousse. Comme à l’accoutumée, Rachid revint alors à lui dans son corps en chair et en os ; sauf qu’il se retrouva derrière des fesses boutonneuses et poilues, celles de son blaireau de chef, qu’il enculait !

Le chef grognait encore son plaisir de s’être pris une bonne bolée de foutre chaud dans l’ampoule rectale, lorsque bipbipbip ! une alarme sonna dans la vigie ; il se dégagea à regret de la sodomie qu’il s’était offerte : c’était la rouquine qui carottait un string !

Le chef parti en se ceinturant, Rachid vit en un flash tout ce qui était arrivé à son enveloppe charnelle pendant qu’il vadrouillait lubriquement dans l’éther. Il se sentit violé, alors qu’il était lui-même actif…

Ce mal-être ne se dissipant pas au fil des jours, il en vint à me consulter. Je lui répondis que c’était bien fait pour lui. Que c’était l’arroseur arrosé. Pour se sentir à nouveau bien dans son slop, il n’avait qu’à commencer par arrêter de jouer ce genre de tour aux femmes.

Il eut du mal à s’abstenir, mais tint bon. Un jour, à un collègue qui partageait sa haine du petit chef et son amour des belles femmes, il dit, en plaisantant mais avec une pointe de regret dans la voix, que si c’était pas des conneries ces histoires de corps astraux, il irait bien faire un tour astral dans la cabine où venait d’entrer un joli cul de brune. Son collègue acquiesça, mais précisa que c’était pas la peine de s’emmerder à sortir de son corps, qu’il n’y avait qu’à allumer la caméra de surveillance depuis la vigie et qu’il verrait tout !

Ça ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. Rachid monta direct se sèguer derrière l’écran de contrôle, dont il ignorait l’existence. Son chef lui emboîta le pas sur la pointe des pieds. Le trouvant dans la même configuration que l’autre fois, il le crut dans les mêmes dispositions. Or Rachid était conscient ! Quand il vit la gueule ouverte de son chef fondre sur son phallus, il le saisit par la nuque et l’éclata contre l’écran de surveillance qui affichait un superbe gros cul de femme.

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